Ceux sont deux tests faciles à mettre en œuvre et qui permettent de connaitre l’état biologique d’un sol car si le sol n’est pas en bonne santé, donc vivant, il ne peut pas résister bien longtemps à l’action de l’eau.
Un sol en bon état est constitué par 25% d’air, 25% d’eau, 3 à 5% de matière organique, le reste donc 45 à 47% de matière minérale. Tout cela s’organise en granulats. Lorsque l’on immerge notre motte de terre dans l’eau, si les agrégats ne sont pas assez solides pour résister aux contraintes internes causées par une absorption rapide de l'eau, les gros granulats (> 2-5 mm) vont se transformer en granulats plus petits (<0,25 mm).
C’est la vie du sol : les bactéries, les champignons qui vont fournir «la colle « et les vers de terre vont brasser la matière organique, qui assure la stabilité du sol.
Le premier test consiste à immerger une motte de terre dans de l'eau. Les contraintes internes résultant du gonflement différentiel des particules d'argile, de l'emprisonnement et de l'échappement de l'air dans les pores du sol, du dégagement rapide de chaleur pendant le mouillage et de l'action mécanique de l'eau en mouvement, peuvent provoquer l'éclatement de la motte.
Le deuxième test, dit de stabilité, consiste à arroser la motte pour évaluer la résistance du sol aux forces destructrices externes, comme l'impact des gouttes de pluie. La faible stabilité de l'agrégat entraîne l'étanchéité de la surface, la réduction de l'infiltration et de l'eau disponible pour les plantes, ainsi que l'augmentation du ruissellement et de l'érosion.
La stabilité des agrégats va pouvoir maintenir au sol sa structure pour fournir de l'eau et de l'air aux plantes et au biote du sol lorsqu'il est rapidement mouillé.
Les pratiques qui conduisent à la mort du sol :
* Les méthodes brutales de travail du sol qui perturbent le sol et accélèrent la décomposition de la matière organique
* Brûler, récolter ou autrement enlever les résidus de récolte
*Utilisation de pesticides nocifs pour les organismes du sol qui recyclent la matière organique et favorisent l'agrégation.
Ce que l’on peut faire :
* Travail au minima du sol par la création de planche de culture entre coupé par des bandes de passe pieds
* Cultures de couverture
* Gestion des résidus des cultures et apport de compost
Source :
Herrick JE, WG Whitford, AG de Soyza, JW Van Zee, KM Havstad, CA Seybold et M. Walton. 2001. Kit de stabilité des agrégats de sol pour la qualité des sols et les évaluations de la santé des parcours. Catena 44: 27-35.
Voici quelques photos prises lors du test. Les prélèvements de sol, viennent de trois terrains cultivés par des méthodes différentes mais la composition du sol est la même c'est-à-dire limoneux.
Test:
Premier terrain:
Trois minutes après la motte a complètement fondu.
Travail au motoculteur 4 à 5 fois par an, pas d’apport de compost ou de matiéres organiques, évacuation des déchets de culture engrais chimique et pesticides utilisés.
Deuxième terrain:
La motte a un peu fondu, l'eau est un peu sale.
travail à la bèche 2 fois par an, remise en terre des déchets de culture, engrais chimique
Troisième terrain:
Deux heures après, l'eau reste propre, quelques morceaux de la motte sont tombés.
travail du sol minima (système : grelinette), dépose sur le sol de paille, des déchets de culture, de compost et mise en place de planches de culture alternées avec des passe-pieds.